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Protection des céréales Les préconisations pour lutter contre les maladies majeures du blé

En 2015, sur blé tendre sans protection fongicide, l‘incidence des maladies est estimée à 18 q/ha, contre 17 q/ha en moyenne pluriannuelle. (©Arvalis)

Arvalis-Institut du végétal livre ses préconisations en matière de stratégie de protection contre les principales maladies du blé. Rouille jaune, septoriose et rouille brune, en deux ou trois passages, certaines règles s’appliquent quel que soit votre contexte de production.

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En 2015, sur blé tendre sans protection fongicide, l‘incidence des maladies est estimée à 18 q/ha, contre 17 q/ha en moyenne pluriannuelle. (©Arvalis)

En 2015, l’année s’annonçait à risque mais la rouille jaune a finalement été moins précoce et moins intense que l’année dernière. Selon Arvalis-Institut du végétal, le mois de février, plus froid que la normale, a retardé l’expression de la maladie et, par la suite, le temps, souvent sec et venteux, a limité la présence de rosée indispensable à la germination des spores de rouilles. « Pour 2016, sachant que la résistance variétale, même si parfois fragile, reste le moyen le plus économique pour lutter contre cette maladie, plus que le produit, c’est le délai entre deux interventions qui est important. » L’institut rappelle qu’ « avec une pression comme celle observée en 2014, les produits ne dépassaient pas 20 jours de protection. Une intervention avec un produit efficace revient à une vingtaine d’euros, augmenter la dépense n’augmente pas la durée de protection, ni n’allonge le laps de temps jusqu’à une ré-intervention. »

« La lutte chimique contre la rouille jaune ne présente pas de difficulté particulière, du fait que les produits à base de triazole (ou double triazole) ont une efficacité très satisfaisante. Ils peuvent être complétés éventuellement par une strobilurine. Les produits à base de SDHI sont à réserver pour les T2 afin de bénéficier de leur action vis-à-vis de la septoriose. »

Triazoles et strobilurines contre la rouille brune

La rouille brune est arrivée précocement en 2015 mais a explosé tardivement, avec une virulence qui a entraîné des pertes conséquentes dans les parcelles mal protégées. « La résistance variétale reste très efficace même si elle est susceptible d’être contournée. Ainsi, les variétés Nemo et Oregrain ponctuellement touchées sont à suivre pour la prochaine campagne. »

Concernant la protection fongicide, les triazoles associées entre elles ou à une strobilurine jouent un rôle de premier choix dans la lutte contre la rouille brune. « Les strobilurines, pyraclostrobine, picoxystrobine et azoxystrobine semblent les plus adaptées sur cette maladie. Les SDHI ne sont pas indispensables. Toutefois, en mélanges trois voies, ils montrent qu’ils font partie des traitements les plus efficaces sur rouille brune. »

Un SDHI et un triazole contre septoriose

La septoriose est arrivée tardivement en 2015 avec une nuisibilité estimée à 18 q/ha, au niveau de la moyenne des 11 dernières campagnes. En matière de stratégie fongicide, globalement, diversifier les modes d’action et les substances actives reste l’un des moyens les plus sûrs de ralentir la pression de sélection. Arvalis maintient sa recommandation d’un seul SDHI par campagne et d’un triazole en foliaire positionné autour du stade dernière feuille. « Sinon, différentes solutions restent efficaces sur septoriose : triazoles + chlorothalonil en T1, triazole + SDHI (bixafen, fluxapyroxad et penthiopyrade) en T2. »

Variano Xpro arrive sur le marché en 2016. « À la dose de 1,2 l/ha, il se comporte comme l'Aviator Xpro à 0,7 l/ha. » Autre nouveauté, le Vertisan, un SDHI (penthiopyrade), proposé seul. « Il convient de lui trouver des partenaires comme un triazole et éventuellement du chlorothalonil en plus. »

 « Les associations de triazoles et prochloraze se positionnent au T1 ou au T2. Cependant, les efficacités diminuent dans les situations où les triazoles solo sont déjà en difficultés. Ce type d'associations reste toutefois intéressant pour les régions du centre-ouest et sud-ouest. » Le chlorothalonil en T2 en association avec un SDHI est possible, « il est toutefois nécessaire de positionner cette association en traitement préventif après un T1 contenant déjà du chlorothalonil, dans un délai d'une vingtaine de jours au plus. En curatif, l'association avec un chlorothalonil sera moins performante que le partenaire solo. »

Efficacités par maladie des principaux fongicides ou associations utilisables sur blé (©Arvalis)

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